"Om Namah Shivaya,
En vérité je te le dis, Ô Lalla,
Sois tranquille, souviens-toi que je suis,
Et surtout, je te le répète encore de tout cœur,
N’oublie jamais que je t’aime –"
"(...) c’est l’amour, charnel et spirituel, que glorifie Pierre Bonnasse avec une générosité exacerbée
et une sensualité mystique, retrouvant à sa manière le ton de « l’offrande lyrique » de Rabindranath Tagore. L’amour de la femme, la sienne et la femme éternelle qui se confondent en
sa compagne mais l’amour fraternel aussi (...) Il a écrit que « L’amant du Vide n’est pas venu porter une clef de sol/ Mais une clef de Ciel / - une clef de vie pour libérer les morts/
-une clef de mots pour libérer le vent ». Pierre Bonnasse a dans ce recueil trouvé la clef ; espérons qu’il saura ne jamais la perdre."
Alain-Jacques Lacot, "L'atelier des
poètes"
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"Le recueil s’ouvre sur une préface dense signée Olivier Germain-Thomas, duquel on a longtemps
admiré la voix et les dialogues de son émission For Intérieur, malheureusement arrêtée sur France Culture. Le rendez-vous était de haut vol, il manque à nos oreilles et à nos âmes. L’homme poète et
voyageur Germain-Thomas est un fin connaisseur des poésies profondes. Comme des liens qui unissent de façon souvent voilée l’Orient et l’Occident. On les croit éloignés et il suffit pourtant d’une
déambulation pour que ce qui paraît épars s’unisse. Olivier Germain-Thomas connaît aussi très bien l’Inde, pour y être souvent allé. Cette Inde qui est au cœur du recueil de poèmes de Pierre
Bonnasse. Germain-Thomas rappelle combien « le rayonnement spirituel de l’Inde aura touché en profondeur au 20e siècle des écrivains de langue française parmi les plus intenses ». Et de
citer Malraux, Simone Weil, Daumal, Michaux… Il est vrai que L’Amant du Vide est empreint de poétique orientale et indienne, de chants. L’écriture de Pierre Bonnasse est ici le lieu d’une
rencontre entre orient et occident, entre traditions indiennes et européennes. On aura sans doute le sentiment de lire une poésie venue de l’Inde intérieure, à juste raison, mais il ne faut pas s’y
tromper, cette poésie est aussi imprégnée de tradition venue d’Europe, du Grand Jeu à la théologie négative, en passant par Jean de La Croix. « Nous avons rencontré l’Amour et nous y avons
cru » disait ce dernier. Et en effet, la disposition amoureuse à recevoir le Verbe est le point qui réunit le sacré en tous les hommes. Partout. Aux yeux du préfacier, la mise en situation de
l’Occident en relation avec l’Orient n’est pas une vaine entreprise, elle est même d’importance « en ces temps où une névrose suicidaire conduit l’Occident à renier son mariage avec l’Etre, la
culture de l’Inde plus que toute autre peut apporter un stimulant vital ». (...) Le recueil est un hymne à la libération de l’homme de lui-même, à ce que chacun dénude le masque qu’il est tant
qu’il ne regarde pas au-delà des illusions. C’est un hymne à l’amour le plus profond, celui qui unit chaque homme avec le réel de lui-même, très au-delà de toute forme de narcissisme, et ainsi avec
le tout autre en tous les autres. Nous sommes ici dans la poésie et dans la spiritualité, et certainement, de ce fait, au creux même de ce qu’est en profondeur la poésie. Pierre Bonnasse parle de la
délivrance dont tout homme est porteur. D’un au-delà de l’ego et de l’avoir. Et le recueil se termine par l’injonction « Tu es cela ! ». On est tenté d’ajouter J’ai
dit !"
Sophie d'Alençon, Recours au
Poème
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"C'est une forme d'hommage à la philosophie indienne dont il est tout imprégné, Advaita-Vedanta
notamment."
Journal Santé-Yoga, juillet-août 2012